POX-VIRUS, VARIOLE ET HOMÉOPATHIE : QUAND L’HISTOIRE DES ÉPIDÉMIES ÉCLAIRE NOTRE PRÉSENT
Loin d’être une maladie isolée et mystérieuse, la Dermatose Nodulaire Contagieuse bovine, dite DNC, s’inscrit dans une vaste famille de virus bien connus depuis des millénaires : les Pox-virus. Ces virus à ADN, dont la trace remonte à plus de 3000 ans dans l’histoire humaine, sont responsables de maladies emblématiques, à commencer par la variole.
UNE FAMILLE DE VIRUS AUX MULTIPLES VISAGES
La famille des Pox-virus ne touche pas qu’un seul hôte : elle se manifeste chez un large éventail d’espèces animales.
· Les moutons développent des eczémas d’origine virale,
· les chameaux leur « camelpox »,
· les lapins des formes baptisées « rabbitpox ».
· Chez les bovins, le cowpox a été historiquement étudié de près : c’est ce virus que le médecin anglais Edward Jenner mit à profit pour développer la première vaccination contre la variole à la fin du XVIIIe siècle.
· La longue liste s’étend encore au swinepox (porcs), au monkeypox (singes et humains) ou même au buffalopox.
Les Poxvirus (famille Poxviridae) sont des virus à ADN, beaucoup plus gros et complexes que les coronavirus. Ils provoquent des lésions cutanées caractéristiques (pustules, croûtes, nodules), souvent visibles à l’œil nu.
Les épizooties (= maladies frappant, dans une région plus ou moins vaste, une espèce animale ou un groupe d'espèces dans son ensemble) ont des répercussions directes :
· sur les activités économiques humaines : des pertes importantes en raison de la mort des animaux ou d'un moins bon rendement (baisse de la ponte, de la lactation ou de la croissance) ;
· sur l’histoire sanitaire de l’humanité : des épidémies de variole ont marqué le déclin de civilisations entières, du Japon médiéval à l’Empire aztèque au Mexique.
LA VARIOLE, MEMOIRE COLLECTIVE ET PEUR INTEMPORELLE
Historiquement, la variole a été l’une des maladies les plus redoutées, responsable de millions de morts et de bouleversements sociétaux majeurs.
Jusqu’en 1978, date de son éradication officielle, la vaccination contre la variole était obligatoire pour voyager à l’étranger.
Dans l’inconscient collectif, la seule évocation de cette maladie demeure associée à la terreur, comparable à celle laissée par la peste.
Cette mémoire pandémique refait surface régulièrement, comme récemment, avec le retour d’éclosions locales de monkeypox, identifié au sein de certaines communautés où sa transmission interhumaine inquiète les autorités sanitaires.
LES REPONSES DE L’HOMEOPATHIE
Du côté de l’homéopathie, la famille des Pox-virus occupe une place particulière depuis le XIXe siècle. Les praticiens de l’époque, dont Samuel Hahnemann, père de la discipline, se sont appuyé sur l’étude des épidémies pour élaborer des stratégies dites prophylactiques.
L’idée consistait à identifier, à partir des premiers symptômes, le remède “similimum” – celui dont l’action ressemblait le plus aux manifestations de la maladie – et à l’administrer non seulement pour soigner mais aussi pour protéger préventivement les populations exposées.
De cette pratique est née ce que les homéopathes appellent l’homéo prophylaxie, une approche collective qui aurait contribué à populariser l’homéopathie au-delà des élites fortunées.
Des nosodes – préparés à partir de tissus infectés atténués, comme :
· le variolinum (issu de la variole),
· le malandrinum (lié au horsepox, le virus équin),
· ou encore le vaccinotoxinum (issu de l’ensemble des pratiques d’inoculation naturelle et/ou vaccinale répétées)
ont ainsi été développés et utilisés comme outils de prévention.
QUAND LES EPIDEMIES FAÇONNENT LA SUSCEPTIBILITE EPIGENETIQUE AUX MALADIES: LE TERRAIN EST TOUT!
Aux confluents de la médecine, de l’histoire et de l’imaginaire, la variole n’a pas seulement contribué à bouleverser l’évolution de sociétés entières : elle a aussi joué un rôle clé dans le développement de pratiques médicales alternatives et dans la diffusion mondiale de l’homéopathie.
Aujourd’hui, la résurgence périodique de certains Poxvirus dans le règne animal comme chez l’humain rappelle que ces agents infectieux, ont réussi à modifier le terrain « épigénétique » = changements dans l'expression des gènes qui se produisent sans altération de la séquence d'ADN ; ils peuvent être hérités ou induits par des facteurs environnementaux, ou le stress et jouent un rôle important dans la régulation génique* et la survenue de nombreuses maladies humaines.
L’étude historique des « terrains » de la susceptibilité épigénétique humaine (gale et psore universelles, tuberculose et tuberculinisme, maladies vénériennes et sycose ou syphilis) est un apport et un atout majeur de l’homéopathie à la compréhension, à la prévention et aux soins thérapeutiques aux humains, comme aux autres espèces animales.
*Le terme décrit tout ce qui a trait à un gène, à sa structure, à sa fonction ou à sa modification. Un gène est défini comme une unité d'information située sur l'ADN, codant un ou plusieurs produits essentiels à la survie et au développement des organismes.
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