ALIMENTATION HYPER PROTEINEE : Risques et conseils

LES RISQUES D’UNE ALIMENTATION HYPER PROTEINEE

Une alimentation hyperprotéinée chez le chat et le chien présente des risques, principalement pour les animaux souffrant de maladies rénales ou hépatiques, mais peut aussi entraîner une sollicitation excessive des reins chez certains animaux sains.

Risques pour la santé rénale et hépatique

Un excès de protéines chez les animaux atteints d’insuffisance rénale ou hépatique peut aggraver la progression de la maladie et ses symptômes, car l'élimination des protéines sollicite fortement les reins.

Chez les animaux âgés, dont la fonction rénale est parfois diminuée, une alimentation trop riche en protéines peut entraîner une pression supplémentaire sur les reins, augmentant les risques de maladie rénale chronique.

Effets sur  les animaux en bonne santé

Pour les chiens et chats en bonne santé, il est rare que l’excès de protéines soit nocif : le surplus est généralement éliminé dans l’urine sans effet négatif notable.

Toutefois, une alimentation trop protéinée (notamment de moindre qualité) contribue à une sollicitation rénale accrue, surtout si les protéines sont de mauvaise qualité ou incomplètes (comme le collagène ou la carcasse), ce qui n’apporte aucun intérêt nutritionnel.

Un apport protéique trop élevé, sans nécessité médicale, n'apporte pas d'avantages et peut même s'avérer inutile, voire dangereux en cas de pathologie sous-jacente.

Autres considérations

Les régimes hyperprotéinés sont parfois conseillés dans certaines situations médicales (obésité, malabsorption), mais doivent être supervisés.

Il existe également des préoccupations liées à l’impact environnemental d’une alimentation trop riche en protéines animales, qui demande plus de ressources pour sa production.

Il est toujours primordial d’opter pour des protéines de haute qualité et adaptées à l’âge, à l’état de santé et au niveau d’activité de l’animal.

En résumé, une alimentation hyperprotéinée ne présente généralement pas de risque pour les animaux sains mais peut aggraver certains problèmes de santé, surtout rénaux ou hépatiques, et solliciter inutilement les reins, en particulier chez les animaux vieillissants.

C’est quoi une bonne protéine ?

Les aliments industriels ne sont malheureusement pas toujours aussi bons pour leur santé que l’emballage pourrait nous le faire croire. Carnivore, le chien a besoin d’une nourriture composée de viande. C’est là qu’il puise les protéines dont son corps a besoin. Si auparavant seuls les chiens âgés pouvaient souffrir d’insuffisance rénale, on rencontre de plus en plus de jeunes chiens atteints de cette pathologie. Pourtant, ce n’est pas tant leur quantité qui pose problème, mais bien leur qualité. 3 sources de macronutriments sont responsables de troubles rénaux chez notre animal de compagnie : les protéines végétales, celles issues des sous-produits de l’industrie de la viande et les farines animales.

Les protéines de mauvaise qualité qui nuisent à la santé de votre animal

Sur la sellette, les protéines végétales. Bien qu’elles se révèlent nécessaires, elles sont dites “incomplètes” et ne peuvent recouvrir tous les besoins en acides aminés indispensables au chien. Leur taux doit être inférieur à celui des protéines animales dans leur alimentation. Elles sont aussi plus difficiles à digérer pour nos compagnons canins dont l’intestin est plus court et leur excès peut entraîner d’autres soucis de santé comme une diarrhée chronique.

Les sous-produits animaux ou déchets de l’industrie alimentaire utilisés pour élaborer croquettes ou pâtées de moindre prix sont constitués de plumes, pattes, becs, carcasses, têtes et même cuirs : des aliments que nous ne consommons pas. Ces protéines pauvres sont bien plus difficiles à assimiler par l’organisme du chien. Leur consommation exige plus de travail de la part du pancréas et des reins, entraînant au fil du temps, tout comme les farines animales, des atteintes hépatiques, pancréatiques puis rénales.

Qu’est-ce qu’une bonne protéine  ?

Pour satisfaire les besoins protéiques, une viande de qualité, comme la volaille, le veau ou l’agneau est recommandée. La cuisson de ces viandes doit également respecter les nutriments qu’elles contiennent.

Une cuisson à basse température est préférable pour en conserver tous les bénéfices. Pour satisfaire sa croissance ou ses activités sportives, la protéine doit être complète, assimilable et valorisable. Présentes dans la viande ou les végétaux, les protéines complètes dont nos petits et gros carnivores ont besoin se retrouvent uniquement dans la viande.

On les dit “complètes”, car elles contiennent les acides aminés essentiels et non essentiels vitaux pour leur organisme. L’organisme de nos toutous les digère facilement et en retire tous les nutriments. Les sous-produits animaux comme les tendons, les mamelles ou les poumons sont eux “incomplets”, car difficilement assimilables et digérables.

Quel est le rôle des protéines dans l’organisme ?

La valeur biologique des protéines est donc fondamentale pour proposer à nos chiens un aliment de qualité qui couvrira l’ensemble de leurs besoins fonctionnels et énergétiques. C’est à partir de 10 acides aminés essentiels présents dans la viande que votre toutou va fabriquer ceux dont il a besoin. Rôle fonctionnel et structurel, les protéines participent à la croissance du chiot et à la santé du chien adulte ou âgé. Elles assurent de nombreuses fonctions vitales en permettant à l’organisme de transmettre des messages par le biais des hormones, des enzymes ou des anticorps.

C’est grâce aux protéines que l’animal construit et solidifie squelette, os, tendons, muscles, peau, pelage.

Elles participent aussi au développement de son système immunitaire et protègent votre animal de nombreuses infections.

À chaque tranche d'âge de sa vie, les besoins protéiques évoluent. Un apport faible en protéines retarde la croissance et rend l’animal plus sensible aux maladies. Des signes non spécifiques apparaissent lorsque votre ami de quatre pattes est carencé : poil terne ou piqué, infections dermiques et fonte musculaire. 

Carence ou excès, quels sont les risques d’un mauvais dosage de protéines?

Les protéines complètes sont cruciales pour les fonctions de votre animal. Si l’excès est rare pour ceux dont la physiologie se prête parfaitement à un régime alimentaire très carné, certains signes peuvent vous alerter.

Le souci vient majoritairement d’une nourriture pauvre en protéines complètes, mais riches en protéines incomplètes que l’on retrouve plus souvent dans l’alimentation à bas prix ou dans une nourriture faite maison mal adaptée. 

L’animal peut aussi souffrir d’une carence en d’autres nutriments. Certains acides aminés, comme la méthionine, si elles sont en excès provoqueront des problèmes urinaires, car elles acidifient l’urine.

En cas de carence en protéines complètes, l’animal peut souffrir de troubles cutanés, de perte d’énergie ou musculaire, ou d’affaiblissement de son système immunitaire, et bien sûr, de problèmes de croissance.

Pour apporter à votre compagnon une nourriture adaptée à son âge et son activité, les apports protéiques journaliers doivent représenter 2 à 6 grammes par kilo quand nous-mêmes n’avons besoin que de 0, 8 g/kg et par jour.

Les proies chassées dans la nature apportent de 40 à 65 % de protéine de matière sèche.

Les aliments secs industriels ne devraient donc pas contenir moins de 25 % de protéines complètes pour satisfaire leurs besoins fonctionnels et énergétiques. Si les macronutriments issus de végétaux peuvent couvrir une partie de leurs besoins, elles manquent toutefois d’acides aminés vitaux comme la méthionine, le tryptophane, la L-carnitine, l’arginine ou encore la taurine.

Les protéines végétales, nécessaires aussi, ne peuvent finalement remplacer l’apport de viande de qualité pour nos animaux de compagnie.

Les idées reçues sur l’action négative des protéines complètes chez le chien

Vous l’aurez compris, un trop-plein de protéines complètes est plutôt rare chez nos animaux de compagnie à condition que ces dernières proviennent d’une viande riche et que sa préparation ne modifie pas ses apports en acides aminés. Pourtant, de nombreuses idées circulent encore à propos de leur excès chez le chien.

1.    Restreindre l’apport en protéine chez le chien âgé ou souffrant d’insuffisance rénale est une mauvaise idée. Tout d’abord, le besoin de protéines nobles est indispensable à son organisme. En les remplaçant par des protéines végétales, son organisme doit fournir deux fois plus de travail pour en extraire les acides aminés et certains manquent à l’appel comme la L.carnitine. C’est plutôt le phosphore qui ruine les reins de votre chien lorsqu’il est présent en trop grande quantité. L’apport protéique permet de plus au chien âgé ou souffrant d’insuffisance rénale de conserver sa masse musculaire et donc de continuer à pratiquer les exercices physiques nécessaires à son bien-être physique et mental. Idem pour les chats.

2.   La réduction des protéines complètes chez le chien en surpoids peut se révéler dangereuse. L’apport journalier de protéines est fixe pour tous les canidés. En diminuant leur apport, le chien souffrira de carence, mangera plus pour compenser. Si elles sont remplacées par des protéines végétales, moins digestes, il faudra plus de quantité, qui ne combleront pas le besoin des acides aminés vitaux absents des protéines incomplètes. Idem chez le chat

3.     L’excès de protéine n'entraîne pas la suractivité du chien. L’apport de protéine est généralement proposé à nos chiens sportifs non pas pour augmenter leur énergie, mais pour leur permettre de bien renouveler leurs tissus musculaires après l’effort. Ce sont les lipides qui apportent la majorité de leur énergie. Les protéines y participent dans une moindre mesure. Dans le cas où l’animal reçoit trop d’énergie, votre chien risque davantage de prendre de l’embonpoint que de courir le marathon dans votre salon. En effet, ce surplus est stocké dans les tissus adipeux.

Vous l’aurez compris, les protéines n’abîment pas les reins de votre animal  dès lors que celles-ci sont complètes. Elles participent également à la production d’urine et à la baisse de la créatinémie permettant au rein de votre chien de fonctionner correctement. Lors du choix de son alimentation, que vous préfériez les croquettes, la pâtée, la ration ménagère ou le BARF, assurez-vous de lui fournir un taux de protéines complètes satisfaisant en prêtant aussi attention aux autres éléments indispensables à sa santé.

 CHEZ LE CHAT

La santé et la vitalité de votre chat sont étroitement liés à son alimentation. Mais pour bien nourrir votre animal de compagnie, encore faut-il s'y connaître en nutrition. Parmi tous les nutriments essentiels dont votre matou a besoin, les protéines occupent une place particulière dans le régime alimentaire félin.

Mais entre idées reçues et réalités scientifiques, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver.

Dans le corps de votre chat, les protéines jouent des rôles multiples et vitaux :

  • Structurel: construction et réparation des tissus musculaires, de la peau et du pelage
  • Énergétique: source d'énergie métabolisable pour les activités quotidiennes 
  • Fonctionnel : synthèse d'enzymes, d'hormones et d'anticorps pour le système immunitaire

Il existe 20 acides aminés différents constitutifs des protéines. Certains de ces éléments sont dits essentiels pour le chat car ils ne peuvent pas être synthétisés par l'organisme. Votre chat doit donc obligatoirement les retrouver dans sa nourriture pour rester en bonne santé.

On considère qu'il existe 11 acides aminés essentiels pour les félins, contrairement aux chiens pour qui cette liste est réduite à 10 ! Cette particularité fait du chat un carnivore strict nécessitant un apport alimentaire spécifique.

Le chat, un carnivore strict qui a besoin de protéines dans son alimentation

Le chat domestique a conservé les caractéristiques métaboliques de ses ancêtres sauvages. Être carnivore strict signifie que son organisme s'est adapté à une alimentation basée principalement sur la viande et les produits d'origine animale. En effet, certaines substances dont il a BESOIN ne sont retrouvées que dans les matières premières d'origine animale.

Cette spécificité se traduit par plusieurs adaptations physiologiques :

Conformation de la mâchoire : canines saillantes et molaires peu développées pour la mastication

  • Système digestif court : optimisé pour digérer rapidement les protéines animales.
  • Besoin accru en taurine : acide aminé vital présent uniquement dans les tissus animaux.
  •  Métabolisme des glucides limité : capacité réduite à utiliser l'amidon comme source d'énergie.

Remarque : Mais votre chat a besoin d'autres sources de nutriments au quotidien comme les matières grasses, les glucides, les vitamines et les minéraux.

QUELS ALIMENTS SONT NATURELLEMENT RICHES EN PROTEINES ?

Les meilleures sources de protéines proviennent du règne animal :

Viandes fraîches :

  • Volaille (poulet, dinde, canard) : protéine complète, facilement digestible (23-25% de protéines) 
  • Bœuf: riche en fer et en zinc (20-22% de protéines)
  • Porc: source de vitamines B (20-21% de protéines)

Poissons (à utiliser de temps à autre) :

  •  Saumon: riche en acides gras oméga-3 (25% de protéines). Attention les saumons sont ultra médicamentés.
  •  Thon: haute teneur en protéines (28% de protéines). Attention Le thon est rempli de mercure.
  • Maquereau: excellent rapport protéines/lipides (24% de protéines) et là aussi, sa population est en voie d’extinction.

Autres sources animales :

  • Œufs: protéine de référence avec un aminogramme parfait
  • Produits laitiers: fromage blanc, yaourt (attention à l'intolérance au lactose)
  •   Abats: foie, cœur, rognons (très riches en nutriments).

.  POUR TERMINER

⚠️ Nous vous invitons à décoder la composition de la nourriture industrielle, à vous renseigner également sur les régimes crus (BARF, alimentation crue), sur la ration ménagère afin de trouver ce qui correspond à votre animal.

Chaque régime à son lot d’avantages et d’inconvénients. Le bon régime sera celui qui maintient votre animal en bonne santé et qui corresponde à vos propres contraintes.

A savoir qu’un régime BARF revient au même prix que des croquettes au marketing avantageux.

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